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Arsenal juridique au Bénin: Ce que Topanou aurait fait si la loi sur la Criet devait être votée aujourd’hui

Victor Topanou opine sur la loi sur la Criet
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Plutôt que de parler de terrorisme, Victor Prudent Topanou préfère utiliser l’expression ‘’grand banditisme’’ pour désigner les actes de barbarie perpétrés par des groupes armés depuis quelques années au nord du Bénin. Universitaire, aujourd’hui député au Parlement béninois, quelle est son appréciation de la création pourtant d’une Cour spéciale chargée de réprimer le terrorisme, avec des magistrats qui prononcent des sentences sur des faits qualifiés de terrorisme, et qu’est-ce qu’il a pu faire avant l’adoption de cette loi portant création de la Criet ? La question a été posée à l’ancien Garde des sceaux lors d’une communication portant sur « Le terrorisme, le développement humain durable et l’avenir des jeunes », qu’il a présentée vendredi 22 novembre 2024 au symposium annuel de l’Institut des artisans, de justice et de paix du chant d’oiseau (Iajp-co), à Cotonou.
« Evidemment il y a une question pertinente sur les magistrats de la Criet qui déposent les gens pour terrorisme. Je dis oui, c’est parce qu’il y a une définition juridique. La loi a défini et les magistrats appliquent », a répondu d’entrée le Professeur Victor Topanou au cours de sa communication publique suivie de débat au chant d’oiseau de Cotonou. « Vous vous demandez qu’est-ce que j’ai fait à l’époque. Pas grand-chose, parce que je n’avais aucun pouvoir. Il est clair que si cette loi passait aujourd’hui, ne serait-ce que la définition que l’on peut faire du terrorisme, j’aurais apporté mon opinion. J’aurais dit ce que j’en pensais. Si ça passe, tant mieux. Si ça ne passe pas, au moins je l’aurais dit et il sera dit que je l’ai dit. Pour moi, le terrorisme, ce n’est pas un fourre-tout », a déclaré ensuite l’universitaire dans la peau de législateur aujourd’hui à l’Assemblée nationale du Bénin.
Topanou prend le contrepied de ceux qui parlent de pauvreté, du manque d’emplois des jeunes… comme facteurs encourageant le terrorisme

« Quand on m’explique que c’est la pauvreté, ce sont les difficultés économiques, le manque d’emplois qui constituent les principaux pourvoyeurs des terroristes, je me dis c’est foutu, on est mort. Peut-être que vous n’avez pas idée, mais en répétant ces thèses au quotidien, vous mettez progressivement dans la tête des Béninois que le terrorisme ne finira jamais », fustige l’enseignant à la Faculté de droit d’Abomey-Calavi (Bénin), Victor Prudent Topanou. Justifiant sa position, il souligne : « Parce que la pauvreté, il y en aura toujours ; la misère, il y en aura toujours ; les problèmes économiques, il y en aura toujours. Et donc si c’est à cause de ça qu’on a le terrorisme aujourd’hui alors que de 1960 à 2000, on avait toujours connu la pauvreté, on avait toujours connu la misère, on avait été dans un régime économiquement faible sans que l’on n’ait jamais eu le terrorisme ; vous ne vous demandez pas pourquoi… ? ».

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Et il poursuit : « Pourquoi ce n’était pas vrai dans les années 60, 70, 80 et que c’est aujourd’hui seulement que c’est vrai ? Il y a un agenda qui n’est pas le vôtre. On vous impose un agenda et on vous demande de le répéter, vous le répétez. Non ! Même aux Etats-Unis, il y a des ghettos de pauvreté mais ils ne sont pas des terroristes. A Harlem, il n’y a pas de terroristes là-bas en tant que tel ! Des poches de pauvreté, il y en a dans presque tous les pays mais pour autant on n’explique pas le terrorisme par là. Les Etats-Unis n’est pas le premier pays fournisseur ou pourvoyeur de terroristes, loin s’en faut. Mais qui ici, avec sa culture moyenne ne sait pas les difficultés qu’il y a aux Etats-Unis ? Qui ici ne sait pas que ‘’les Noirs’’ aux Etats-Unis c’est parmi eux qu’on retrouve les plus pauvres ? Ce n’est pas pour autant qu’ils sont des terroristes ». Il faut préciser que si le mot terrorisme ressort ici dans ses propos, c’est un choix qu’il a opéré pour rester collé au thème de la communication à lui soumis.

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